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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
28 février 2022

La Barbade dit adieu à la couronne britannique

La Barbade a dit adieu à des siècles de sujétion à la couronne britannique lors d'une cérémonie pendant laquelle sa première présidente de la République, Dame Sandra Mason, a prêté serment. Le prince Charles était présent.

barbade1La Barbade, île des Antilles, s'est officiellement proclamée république, mardi 29 novembre, ne reconnaissant ainsi plus la reine Elizabeth II comme cheffe d'État.

Déjà indépendante du Royaume-Uni depuis 1966, la Barbade a célébré sa transition de la monarchie vers un régime républicain après quelque quatre siècles de sujétion au souverain britannique.

L'île, connue pour ses plages paradisiaques, son rhum et pour être le lieu de naissance de la superstar mondiale Rihanna, a désormais pour cheffe d'État une autre femme, Sandra Mason, jusque-là gouverneure générale du pays, après son élection en octobre au suffrage universel indirect.

Sandra Mason a prêté serment à minuit, lundi soir, dans la capitale, Bridgetown, lors d'une cérémonie officielle marquée également par le remplacement de l'étendard de la reine par le drapeau présidentiel.

"Moi, Sandra Prunella Mason, jure d'être fidèle et de porter une véritable allégeance à la Barbade conformément à la loi, avec l'aide de Dieu", a déclaré la nouvelle présidente en prêtant serment.

"Lien spécial du Commonwealth"

Cette cérémonie, en présence du prince Charles, fils d'Elizabeth II, et de Rihanna, n'était toutefois pas ouverte au public. Mais le couvre-feu dû à la pandémie a été suspendu pour que les habitants puissent profiter des festivités, dont des projections et des feux d'artifice à travers l'île.

La Barbade reste membre de l'organisation du Commonwealth, ainsi que l'a relevé le Premier ministre britannique Boris Johnson dans un communiqué lundi : "Nous resterons des amis et alliés loyaux, en nous appuyant sur les affinités et connexions durables entre nos peuples et sur le lien spécial du Commonwealth."

Les questions de l'influence britannique et du racisme ont été déterminantes dans la décision de la Barbade de devenir une république, l'île étant encore marquée par l'héritage de plusieurs siècles d'esclavage.

"Préjudices passés"

Des critiques visaient déjà l'invitation du prince Charles par la Première ministre barbadienne Mia Mottley, qui doit lui remettre la plus haute distinction de l'île, l'Ordre de la Liberté ("Order of Freedom"). 

"La famille royale britannique est coupable d'exploitation dans cette zone et pourtant, elle n'a présenté aucune excuse officielle ou forme de dédommagement pour les préjudices passés", estime Kristina Hinds, professeure de relations internationales à l'université des Indes occidentales à la Barbade.

Pour certains militants, comme Firhaana Bulbulia, fondatrice de l'Association musulmane de la Barbade, la colonisation britannique et l'esclavage sont ainsi directement responsables des inégalités sur l'île. "Les écarts de richesse, la capacité à être propriétaire, même l'accès aux prêts bancaires, tout cela est lié aux structures créées sous le pouvoir britannique", soutient la jeune femme de 26 ans. "Les chaînes physiques (de l'esclavage) ont été brisées et nous ne les portons plus, mais les chaînes mentales persistent dans nos esprits", lance-t-elle.

Certains habitants pointent l'existence de problèmes plus urgents, notamment la crise économique causée par la pandémie de Covid-19, qui n'a fait que souligner la dépendance du pays envers le tourisme, en particulier issu du Royaume-Uni. (Selon AFP)

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27 février 2022

Soudan du Sud : des enquêteurs de l’ONU mettent en garde

Des experts indépendants des droits de l’homme de l’ONU ont mis en garde, vendredi, contre une recrudescence de la violence politique et de la polarisation au Soudan du Sud.

soudan« Le Soudan du Sud est à un point de basculement », a alerté dans un communiqué Barney Afako, l’un des trois experts de la Commission des droits de l’homme des Nations Unies sur le Soudan du Sud à l’issue de leur visite de cinq jours dans le pays.

Selon la Commission, la tenue des élections risque sérieusement d’alimenter la violence et la polarisation « si les institutions requises, notamment les lois constitutionnelles et électorales ainsi que les dispositions logistiques ne sont pas d’abord mises en place ».

Selon le calendrier convenu dans l’accord de septembre 2018, le Soudan du Sud est censé se rendre aux urnes en 2023 après la mise en œuvre de dispositions clés. Mais selon les médias, beaucoup doutent de la possibilité pour Juba d’organiser des élections l’année prochaine. Mais pour la Commission de l’ONU, il est d’ailleurs « important de regarder au-delà du moment électoral ».

L’urgence d’une cartographie des circonscriptions électorales

Il s’agit ainsi de s’interroger pour savoir, « quel système politique les gens voteraient, compte tenu notamment des retards pris dans l’élaboration d’une constitution sur laquelle les élections seraient fondées ». Dans ces conditions, l’une des tâches essentielles serait la cartographie des circonscriptions électorales.

« Une question plus importante se pose quant au système pour lequel les gens voteront, étant donné l’absence d’une constitution permanente et le manque actuel de clarté sur la façon dont l’enchaînement des élections et l’élaboration de la Constitution doivent se croiser », a fait valoir la Commission.

Selon l’ONU, le chapitre 6 de l’accord revitalisé sur la résolution du conflit au Soudan du Sud prévoit l’élaboration d’une Constitution permanente, sur laquelle reposera le futur système politique. S’il est bien mené, le processus d’élaboration de la Constitution offre ainsi un outil permettant de s’attaquer aux causes profondes du conflit et de l’insécurité persistants au Soudan du Sud.

Selon l’Accord de 2018, la période de transition doit se terminer en février 2023

Si le processus est mal géré, la Commission de l’ONU estime que cela risque « d’ancrer les griefs existants et de semer les graines de futurs conflits ». Bien qu’un projet de loi prévoyant un processus consultatif ait été rédigé, il n’a pas encore été adopté, et l’élaboration de la constitution n’a donc pas encore commencé.

Dans le même temps, les calendriers restent flous, bien que la période de transition doive se terminer en février 2023. « Il sera essentiel que les partenaires régionaux du Soudan du Sud et les garants du processus de paix accordent une attention accrue à la situation dans le pays et s’efforcent de contribuer à la réalisation des aspirations de paix de la population », a fait remarquer, la Présidente de la Commission, Yasmin Sooka.

Les membres de la Commission ont achevé ce vendredi leur neuvième visite au Soudan du Sud, qui s’est déroulée du 7 au 12 février. 

À Juba et à Yei, les experts ont rencontré des ministres et des hauts fonctionnaires du gouvernement, des membres de la société civile, des survivants d’abus de violences sexuelles, des chefs religieux, des entités chargées du suivi de l’accord de paix revitalisé de 2018, des membres de la communauté diplomatique, notamment de la troïka et de l’Union africaine, et des représentants des agences des Nations Unies et de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS).

Poursuite des déplacements et des violations flagrantes des droits humains

Plus globalement, l’absence de progrès dans la mise en œuvre des dispositions clés de l’Accord revitalisé, notamment l’unification, la gradation et le déploiement des forces armées, ainsi qu’un accord sur les structures de commandement, contribue à la persistance de l’insécurité et de l’impunité dans lesquelles se produisent les violations des droits humains. Dans ces conditions, la violence reste « omniprésente ».

L’insécurité se caractérise par « des déplacements et des violations flagrantes des droits de l’homme, notamment des violences sexuelles ». Le cas de Yei en est un bon exemple, où des soldats attendant de faire partie d’une force nationale unifiée manquent de moyens et s’en prennent ensuite à la population.

« La plupart des Sud-Soudanais avec lesquels la Commission s’est entretenue ont exprimé leur désir d’un leadership politique pour garantir la paix et la justice, pour lesquelles l’Accord fournit une feuille de route », a conclu Mme Sooka.

A noter que la Commission présentera son rapport, le 29 mars prochain à Genève, au Conseil des droits de l’homme de l’ONU. (selon AFP)

26 février 2022

Colombie : les Amérindiens envisagent le boycott de Coca-Cola

colombieDes Amérindiens de Colombie souhaitent interdire la vente de Coca-Cola sur leurs territoires, soit un tiers du pays, pour protester contre la multinationale américaine qui les menace d’un procès pour avoir donné à une bière locale le nom de « Coca Pola ». Les communautés autochtones du sud-ouest du pays menacent de boycotter les produits du géant mondial qui a demandé fin novembre à une petite entreprise communautaire indigène de « s’abstenir définitivement d’utiliser le nom Coca Pola (…) qui pourrait être confondu avec les marques commerciales détenues » par Coca-Cola. La coca fait partie du « patrimoine culturel » Le nom Coca Pola vient de la conjugaison des mots « coca », la plante locale dont est extraite la cocaïne, et « pola » qui veut dire « bière » en Colombie. La boisson, qui coûte environ 2 dollars, est commercialisée depuis quatre ans par l’entreprise Coca Nasa qui produit environ 7 000 canettes par mois. Les représentants des peuples Nasa et Embera Chami ont envoyé une lettre au fabricant de boissons avec un ultimatum de dix jours pour qu’elle leur donne « des explications sur l’utilisation non-autorisée de la marque Coca-Cola ». Passé ce délai, ils prévoient des « mesures judiciaires et commerciales » contre Coca-Cola, notamment « l’interdiction de la vente de ses produits dans les territoires indigènes », qui couvrent 33 millions d’hectares - près d’un tiers du pays - selon l’Agence nationale des terres. Depuis des siècles, de nombreux peuples autochtones d’Amérique du sud mastiquent la feuille de coca considérée comme un fortifiant, une pratique qu’ils défendent comme faisant partie de leur « patrimoine culturel ». « La feuille de coca est un des éléments principaux de la culture Nasa et cela suffit qu’on nous poursuive parce que la coca serait à quelqu’un d’autre ! », s’indigne la cheffe des Nasa, Fabiola Piñacue, une des signataires de la lettre. (selon "Le Parisien")

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25 février 2022

L'ADAR montagne existe toujours

En 2004 (bulletin municipal n° 5 de septembre 2005),  j'avais participé à la mise en place de l'ADAR montagne de Schirmeck, qui regroupait les cantons de Schirmeck, Saâles et Villé. Aujourd'hui elle étend ses compétences sur le canton de Mutzig/Villé.

adar2Voici ce qui figure encore sur internet : "L'ADAR (Association pour le Développement Agricole et Rural) de la Montagne est une antenne décentralisée de la Chambre d'Agriculture de Région Alsace.

Ses domaines d'intervention s'axent autour de trois thèmes majeurs :

- l'élaboration, le suivi d'une démarche qualité et la promotion des produits agricoles de montagne (produits laitiers, viandes, fruits, miel...),
- le conseil et l'encadrement technico-économique des agriculteurs,
- la gestion de l'espace et le développement local.

L'Association regroupe les cantons de Schirmeck, Saâles et Villé, plus quelques communes du Piémont, pour une superficie agricole de 6.000 ha avec 70 exploitations agricoles à temps plein et 180 pluri-actives."

Et voici ce que je publiais dans le bulletin muunicipal de Villé :

AdarAujourdhui rien n'a changé, il ne manque qu'un peu de dynamisme des nouveaux élus.

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24 février 2022

Ukraine : Berlin suspend le gazoduc Nord Stream 2. Quelles conséquences ?

Le chancelier allemand Olaf Scholz a annoncé qu'il avait suspendu l'autorisation du gazoduc Nord Stream 2 reliant la Russie à l'Allemagne, après la reconnaissance par Moscou de l'indépendance de provinces ukrainiennes pro-russes. Ce qui ne va pas aller sans poser de problème à l'Allemagne. La sortie du nucléaire et un réseau électrique soumis aux logiques du privé ont maintenu à un haut niveau l’exploitation du lignite. Moins polluant, le gaz naturel russe devait éviter à l’Allemagne de rester la pire soufflerie de CO2 du continent... Explications.

gazLe chancelier allemand Olaf Scholz a annoncé le 22 février 2022 suspendre l'autorisation du gazoduc Nord Stream 2 reliant la Russie à l'Allemagne, après la reconnaissance par Moscou de l'indépendance de provinces ukrainiennes pro-russes, et menacé « d'autres sanctions ». Reste que ce choix pourrait également mettre l'Allemagne dans l'embarras.

Le chantier du gazoduc Nord Stream 2 a été lancé en avril 2018. Il est depuis septembre 2021 « entièrement achevé », selon son propriétaire, le géant russe Gazprom. Ce pipeline ouvre une voie de passage sous la mer Baltique, après un trajet sous l'eau de 1 230 km, et doit permettre un doublement des livraisons de gaz naturel russe.

Des pressions tous azimuts

Les États-Unis de Donald Trump avaient à l'époque tenté de faire pression, accusant Berlin de collusion avec l’ennemi russe et sanctionnant les sociétés européennes impliquées dans la pose des canalisations géantes. L’affaire Navalny avait également été l’occasion, pour l’administration Biden, de hausser encore le ton pour exiger l’arrêt des travaux.

Plusieurs pays européens comme la Pologne, vent debout de longue date contre ce projet qui contourne son territoire, avaient enjoint les autorités allemandes à couper les ponts avec Moscou. Même Paris, initialement favorable au gazoduc, dont le groupe Engie est l’un des financiers, avait tourné casaque, se ralliant à Washington. Des pétitions antigazoduc ont circulé outre-Rhin.

Pourtant, Berlin s’est accroché. Et aujourd'hui encore, car suspenssion n'est pas annulation.... Angela Merkel s’était d'ailleurs toujours employée à séparer le dossier « du renforcement des sanctions» contre le régime de Vladimir Poutine de celui de Nord Stream 2. «En dépit de toutes les différences, il demeure stratégique de rester en discussion avec la Russie sur beaucoup de questions», justifiait alors la chancelière.

A raison : le gazoduc n’est pas seulement une bonne affaire pour les exportations russes, il revêt une importance géostratégique majeure pour l’Allemagne.

Sortie progressive du charbon

L’accès au gaz naturel russe est devenu une pièce cruciale de la politique énergétique allemande. Le pays est le plus gros pollueur européen en matière de production d’électricité. Il dépend de centrales au charbon et au lignite, véritables souffleries de CO2. Et l’arrêt définitif de l’exploitation du nucléaire, programmé d’ici à la fin de l’année 2022, menace d’envenimer la situation. Il représente en effet encore 10 % de la production électrique, début 2021. Son retrait promet donc de renforcer le poids des combustibles hautement carbonés. Or, le gaz naturel présente l’avantage d’émettre jusqu’à 40 % de moins de gaz à effet de serre que le lignite, qui reste la principale source d’énergie du pays.

La suspension de Nord Stream 2 n'est donc pas seulement une sanction à l'encontre de la Russie, mais représente aussi un danger pour la politique énergétique allemande. (selon "L'Humanité")

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23 février 2022

Nicaragua: nouvelle salve de lourdes condamnations contre des opposants

Plusieurs opposants, dont un journaliste sportif, ont été condamné à de lourdes peines de prison lors d'un des procès menés contre l'opposition au président Daniel Ortega.

ortegaLes opposants sont poursuivis sur la base de la loi sur la défense des droits du peuple à l'indépendance et à la souveraineté, adoptée en 2020, qui considère les personnes qui menacent l'intégrité nationale comme des « traîtres à la patrie ».

Depuis le début des procès, le 1er février, 20 opposants ont été déclarés coupables, dont 10 ont été condamnés à des peines comprises entre huit et 13 ans de prison. Parmi eux, Hugo Torrès, ex-guérillero et dirigeant de la dissidence sandiniste, décédé samedi en détention, à l'hôpital, à l'âge de 73 ans. Sa mort a fait monter la pression sur Daniel Ortega avec des critiques de la communauté internationale.

Parmi les dernières personnes condamnées, le journaliste sportif Miguel Mendoza. C'est une ONG indépendante, le Centre nicaraguayen des droits humains (Cenidh) qui a révélé l'information. « Le pouvoir judiciaire condamne à neuf ans de prison et à l'impossibilité d'exercer des fonctions publiques le journaliste Miguel Mendoza pour conspiration visant à porter atteinte à l'intégrité nationale », a tweeté le Centre nicaraguayen des droits humains. L'opposante Nidia Barbosa a également été condamnée hier mercredi à neuf ans de prison, tandis que mardi, la présidente de l'Union pour le renouveau démocratique (Unamos), l'ex-Mouvement de rénovation sandiniste (MRS, centre-gauche), Suyen Barahona, a écopé de huit ans.

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22 février 2022

Haut-Rhin : les chasseurs déboutés par le tribunal administratif

Le schéma départemental annulé !

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L’information était passée sous les radars. Le 6 janvier, le tribunal administratif de Strasbourg a annulé le schéma départemental de gestion cynégétique (SDGC) du Haut-Rhin. Un jugement qui prendra effet le 31 décembre prochain. Aucun des acteurs concernés n’avait réagi à ce jour, ni la fédération départementale des chasseurs, ni les deux requérants, Alsace Nature et M. Raymond Blaise, président du groupement d’intérêt cynégétique n° 6 du Hohneck et administrateur auprès de sa fédération. Ce dernier, qui avait plaidé sans avocat, considère que ce SDGC « ne répondait pas à de nombreuses clauses du code de l’environnement mises en évidence par Alsace Nature et qu’il comportait une inacceptable ségrégation entre les chasseurs de plaine et les chasseurs de montagne avec des dispositions incohérentes ».

Le chasseur de la vallée de Munster estime que cette annulation complète, inédite en France, s’explique « par les nombreuses irrégularités qui ont été reconnues par les juges ». À la direction d’Alsace Nature, on attend que ce jugement permette d’ouvrir « un nouveau débat serein » ces prochains mois. C’est aussi la volonté de la fédération départementale.

Son président, M. Gilles Kaszuk, prend acte. « Nous sommes tenus de revoir notre copie, et c’est ce que nous allons faire ». (selon "L'Alsace" du 21/2/2022)

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21 février 2022

Poutine, colonisateur du Mali ?

Qui est le groupe paramilitaire secret russe « Wagner » ?

Il est la botte secrète de la Russie, le bras armé de Vladimir Poutine qui agirait dans l’ombre sur la scène internationale dans l’intérêt du Kremlin. La mystérieuse société russe Wagner est de nouveau au cœur de l’actualité et des critiques en raison de sa présence au Mali, alors que la France et ses partenaires viennent d'annoncer le retrait de leurs troupes. Qui se cache derrière ce groupe controversé et qualifié de violent que l’on retrouve dans de nombreux pays en conflit ou instables ? Quels sont leurs intérêts ? Et pourquoi embêtent-ils autant les Occidentaux ?

maliWagner est le nom d’une société militaire privée russe qui recrute des mercenaires et intervient dans différents pays du monde. Avant de poursuivre, il convient de préciser qu’aucune information sur cette société n’est officielle, « puisque la Russie ne reconnaît pas son existence et interdit ce genre de société », explique Roland Marchal, chargé de recherche au CNRS et enseignant à Science Po Paris. On sait cependant que le groupe a été fondé en 2014 au moment de la guerre du Donbass en Ukraine par Dmitri Outkine, qui y aurait déployé secrètement des combattants.

Wagner est son nom de guerre choisit en hommage au compositeur allemand préféré d'Adolf Hitler. Ambiance. Dans les noms connus qui entourent cette société, on trouve aussi celui d’Evgueni Prigojine, présenté comme le principal financier de la société et également ancien cuisinier de Vladimir Poutine. Il est entre autre soupçonné d’être impliqué dans l'empoisonnement de l'opposant Alexeï Navalany.

Si le Kremlin nie depuis toujours un quelconque lien avec la société, il existe une grande porosité entre Wagner et l’armée russe. « Wagner sélectionne des soldats parmi les meilleurs de l’armée russe. Des jeunes qui ont déjà une expérience du feu et qui viennent arrondir leur fin de mois en tant que mercenaire », assure Cyrille Bret, chercheur à l’institut Jacques-Delors et professeur à Sciences Po Paris. D’après l’enquête Sky News réalisé en 2016, ils seraient rémunérés 3.500 euros par mois et entraînés dans un village où se trouvaient aussi des forces spéciales de l’armée russe. « Wagner recrute aussi localement dans les pays où elle intervient. On peut ainsi trouver parmi eux des combattants algériens, syriens, libyens ou du Mozambique », ajoute Roland Marchal.

Pourquoi le groupe Wagner est-il présent au Mali (et ailleurs) ?

mali0Depuis sa création, la société Wagner a déployé ses troupes dans divers pays. Depuis 2015, des mercenaires se battent ainsi en Syrie aux côtés des forces du président Bachar al-Assad. D’autres se trouvent en Libye, en République centrafricaine ou encore au Soudan. A chaque fois, la Russie nie la présence de ces mercenaires et parle tout en plus « d’instructeurs russes », de « volontaires » ou de « consultants ». « Ils interviennent dans des pays qui ont un intérêt pour la Russie, mais dans lesquels elle ne veut pas apparaître pour éviter ainsi toutes critiques ou sanction, analyse Cyrille Bret. Avec ces mercenaires, le Kremlin teste la tolérance de la région à une possible intervention russe. Il capitalise sur un retour d’expérience tactique sur le terrain. » Les objectifs de la Russie seraient également économiques et diplomatiques. Moscou a, par exemple, signé depuis 2017 de très nombreux accords de coopération avec des pays d’Afrique.

mali4Le 23 décembre dernier, la quinzaine de puissances occidentales impliquées dans la lutte antidjihadiste au Mali dénonçait le déploiement de mercenaires de la société Wagner dans le pays. Paris prévenait alors que cette arrivée serait « incompatible » avec le maintien des soldats français déployés. Ce jeudi, tandis que le retrait des soldats français a été officialisé, Macron a accusé la société Wagner d’être au Mali pour servir « ses intérêts économiques propres » et sécuriser la junte militaire malienne au pouvoir à Bamako, évoquant la présence d’environ 800 mercenaires. Si le gouvernement malien s’est rapproché de Wagner c’est en partie parce qu'« avec la Russie à l’ONU, la junte militaire est protégée », ajoute Roland Marchal.

Quels risques représente la société Wagner ?

Si la société Wagner est un peu la main invisible du Kremlin, ce n’est en revanche pas le gouvernement russe qui finance les opérations. Le groupe se rémunère auprès des régimes qui font appel à lui. « Ils se tournent vers cette société militaire pour défendre des intérêts privés et non de bien publique », explique Cyrille Bret. Ces derniers sont donc étroitement liés. « Les combattants de Wagner font en sorte que les présidents restent au pouvoir en leur donnant les moyens d’asseoir leur autoritarisme », décrypte Roland Marchal, qui constate les effets désastreux sur les derniers ressorts démocratiques en Centrafrique : "Des opposants disparaissent ou sont retrouvés morts sans qu’il y ait de suites judiciaires, les gens ont maintenant peur de parler."

La société russe y a également créé des milices locales qui « accentuent les tensions intercommunautaires et fragilisent la paix au niveau local », ajoute le chargé de recherche CNRS qui craint le même scénario au Mali.

Enfin le plus grand problème avec Wagner, c’est que comme la société « n’existe pas », elle est au-dessus de toutes les lois. « Il n’y a pas de règles, ni d’encadrement pour contrôler les pratiques des mercenaires. Et ils ne sont pas du genre à faire dans la dentelle », assène Roland Marchal. Sans existence légale, pas de sanction possible, ni de travail conjoint avec les Occidentaux qui perdent la main dans certains territoires. L’année dernière déjà, Wagner avait été accusé d’avoir pris le contrôle d’un bataillon formé par la mission de l’Union européenne en République centrafricaine. Aujourd’hui, le retrait des troupes françaises et de ses partenaires européens au Mali en est un second exemple.

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20 février 2022

Un peu d'histoire locale

Dans le bulletin municipal de Villé (n° 17 de mai 2004) j'avais publié un article remontant à la Révolution Française.

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19 février 2022

Yémen : l'Arabie saoudite mène une frappe à Sanaa

La coalition menée par Riyad a annoncé lundi avoir mené un raid près du ministère des Communications à Sanaa, au Yémen, en "réponse" à l'attaque d'un aéroport saoudien jeudi. La frappe a détruit un système de communication utilisé par les rebelles houthis pour des attaques de drone. C'est la première fois que la coalition cible un ministère civil.

arabie1La coalition dirigée par l'Arabie saoudite au Yemen  a annoncé avoir détruit un système de communication utilisé, selon elle, pour des attaques de drone des rebelles houthis et situé près du ministère des Communications à Sanaa.

Riyad intervient au Yémen voisin depuis 2015 pour appuyer les forces progouvernementales contre les Houthis. Soutenus eux par le grand rival des Saoudiens, l'Iran, ces insurgés contrôlent une grand partie du Nord du Yémen, dont la capitale Sanaa.

"Nous avons détruit un système de communication utilisé pour faire fonctionner des stations de contrôle de drones", a annoncé la coalition citée par l'agence de presse officielle saoudienne SPA. "Les Houthis utilisent le ministère des Communications et des Technologies de l'information à Sanaa pour des opérations hostiles", a-t-elle ajouté.

Un correspondant de l'AFP à Sanaa a confirmé les frappes aériennes de la coalition ciblant plusieurs zones de la capitale, dans les alentours du ministère.  Il n'était pas possible de déterminer l'existence de victimes dans l'immédiat.

Les civils avertis au préalable

C'est la première fois que cette alliance anti-Houthis cible un ministère civil, n'ayant jusque-ici attaqué que le ministère de la Défense.

Selon la coalition, les raids de lundi sont intervenus en "réponse" à l'attaque jeudi dernier de l'aéroport d'Abha, situé dans le sud-ouest saoudien près de la frontière avec le Yémen.

La coalition avait alors annoncé des "mesures fermes" après que douze civils avaient été blessés par des fragments de drone tombés sur cet aéroport, l'attaque déjouée par la défense saoudienne ayant été revendiquée par les rebelles yéménites.

"Les Houthis utilisent les ministères de l'État pour lancer des opérations hostiles", s'est justifiée la coalition, qui avait averti les civils au préalable afin qu'ils évacuent les lieux.

377 000 morts en 7 ans

La guerre au Yémen a connu une montée des violences ces derniers mois, la coalition ayant intensifié les offensives anti-Houthis. Les rebelles ont de leur côté multiplié les attaques contre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, un pilier de la coalition.

Selon l'ONU, au moins 377 000 personnes ont été tuées en sept ans de conflit au Yémen, le pays le plus pauvre de la péninsule arabique, confronté à la faim et aux maladies, traversant l'une des pires catastrophes humanitaires au monde. (selon AFP)

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